L’addiction aux jeux : pourquoi et comment s’en défaire ?
L’addiction aux jeux : pourquoi et comment s’en défaire ?
L’addiction au jeu est un problème majeur pour les personnes qui en sont atteintes. Les jeux d’argent, comme les drogues, modifient le système de la récompense du cerveau.
Plusieurs études menées conjointement en Suisse et en France prouvent que cette addiction est à considérer véritablement comme une maladie avec des symptômes et des comportements pathologiques similaires à ceux des sportifs accros aux endorphines, aux titres et aux récompenses.
Avec l’avènement d’internet, mais surtout l’utilisation du smartphone et le développement des plateformes de jeu d’argent, l’addiction aux jeux d’argent en ligne a connu un bond colossal ces dernières années.
En effet, si avant cela ne concernait qu’une population habituée aux casinos luxueux, la dépendance au jeu peut désormais toucher des personnes de tous horizons : elle s’est largement démocratisée.
La pratique du jeu passe d’un amusement inoffensif à une obsession dangereuse, une habitude qui peut nuire aux relations amicales comme familiales.
Elle peut également interférer avec le travail et même conduire à un désastre financier.
Que vous pariez sur les sports, les jeux à gratter, la roulette, le poker, les machines à sous des casinos, sur un hippodrome ou en ligne cela revient à la même chose : vous pouvez vous retrouver face à des situations que vous n’auriez jamais osé imaginé rencontrer.
Vous pouvez en effet être amené à :
- contracter des dettes,
- accumuler des retards importants de paiements,
- collectionner des remboursements à crédit
- et même, dans les cas les plus extrêmes, en arriver à voler de l’argent pour assouvir le désir de jouer.
Qu’est-ce que l’addiction au jeu ?
Où s’arrête la passion pour le jeu et où commence l’addiction aux jeux d’argent, destructrice d’un point de vue financier et social ?
Le jeu est une partie invariable de l’humain, une constante que l’on retrouve même dans le comportement de certains animaux : tout le monde joue.
Dans la mesure où le jeu est un plaisir qui tient un rôle essentiel dans l’épanouissement personnel d’une personne, il participe à la construction du bien-être et à son équilibre. Le jeu provoque une libération d’endorphines, l’hormone du plaisir et du bien-être, cette même substance qui permet à un sportif de se sentir bien dans sa peau pendant ou après l’effort, à atteindre la sérénité.
Il est possible de développer une addiction à cette hormone car elle agit comme un analgésique. Son action est similaire à la morphine et elle est considérée comme un opioïde, comme une drogue naturelle.
L’addiction au jeu – aussi appelée jeu compulsif, jeu pathologique ou trouble du jeu – est un trouble des habitudes et des impulsions.
Si vous êtes un joueur compulsif, vous ne pouvez pas contrôler l’impulsion de jouer, même si cela a des conséquences négatives pour vous ou vos proches.
Vous jouez, que vous ayez de l’argent ou non, et vous continuez à jouer quelles que soient les conséquences… même si vous savez que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre.
Bien sûr, vous pouvez aussi avoir un problème de jeu sans être en danger. L’addiction au jeu comprend tout comportement qui perturbe votre vie :
- si vous pensez de plus en plus au jeu,
- si vous y consacrez de plus en plus de temps et d’argent,
- si vous jouez pour rattraper vos pertes,
- si vous jouez alors que vous n’en avez pas les moyens…
…vous avez un problème de jeu.
Comment l’addiction aux jeux affecte-t-elle le cerveau ?
L’addiction est souvent associée à d’autres troubles du comportement, de l’habitude ou de l’humeur.
Beaucoup de joueurs souffrent également de problèmes de drogues, de TDAH non géré (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité), de stress, de dépression, d’anxiété ou de trouble bipolaire.
Aussi, pour réussir à stopper ses problèmes de jeu, il est nécessaire de s’attaquer à ces autres problèmes.
Les neurotransmetteurs et la chimie des émotions
Pour résumer, voici les différents neurotransmetteurs et leurs actions :
- L’adrénaline : Neurotransmetteur du combat ou de la fuite
- Noradrénaline : Neurotransmetteur de la concentration
- Dopamine : Neurotransmetteur du plaisir
- Sérotonine : Neurotransmetteur de l’humeur
- GABA : Neurotransmetteur apaisant
- Acétylcholine : Neurotransmetteur de l’apprentissage
- Glutamate : Neurotransmetteur de la mémoire
- Endorphine : Neurotransmetteur de l’endorphine
Source COMPOUND INTEREST 2015
Reconnaître les signes de l’addiction : 6 Signes qui doivent vous alerter
La dépendance au jeu est parfois qualifiée de « maladie cachée », car elle ne présente pas de signes ou de symptômes physiques évidents comme c’est le cas pour la toxicomanie ou l’alcoolisme. En outre, les joueurs à problèmes nient ou minimisent généralement cette addiction.
Par exemple, ils affirmeront que leur comportement compétitif n’est dû qu’à l’appât du gain, que la pratique du gambling ne comporte aucun risque ou encore que ces risques sont « calculés » et « qu’il n’y a pas de hasard ».
Voici quelques signes qui trahissent généralement une addiction :
1- Vous gardez le secret sur vos habitudes de jeu
Vous jouez en secret et/ou mentez sur les montants investis dans le jeu. Vous pensez que les autres ne comprendront pas, ou vous espérez les surprendre avec un gros gain.
2- Vous avez du mal à gérer vos habitudes de jeu
Une fois que vous avez commencé à jouer, pouvez-vous vous arrêter ?
Ou bien êtes-vous obligé de jouer jusqu’à ce que vous ayez dépensé votre dernière pièce ? Augmentez-vous les mises afin de tenter de regagner l’argent perdu ?
3- Vous jouez même si vous n’avez pas d’argent
Même déjà endetté, vous jouez.
Vous pouvez vous sentir poussé à emprunter, à vendre des biens, voire à voler afin d’obtenir l’argent du jeu et assouvir votre addiction.
4- Votre famille et vos amis s’inquiètent pour vous
Le déni permet à l’addiction de perdurer. Si vos proches s’inquiètent pour vous, il faut les écouter attentivement.
Ce n’est pas un signe de faiblesse que de demander de l’aide. De nombreux joueurs âgés hésitent à demander de l’aide à leurs enfants.
Pourtant, il n’est jamais trop tard pour améliorer la situation.
5- Délaissement de la vie professionnelle
Afin d’assouvir votre addiction au jeu, votre environnement professionnel passe rapidement au second plan.
Vous avez des difficultés à vous concentrer au travail.
6- Sensation d’euphorie au moment de jouer
Lorsqu’on commence à jouer à des jeux d’argent, les récompenses du jeu induisent un comportement conditionné. D’autant plus si vous avez « la chance du débutant » lors de vos premières parties.
Les gains obtenus créent instantanément un sentiment d’euphorie qui va vous inciter à rejouer rapidement pour revivre cette expérience euphorique. De plus, le cerveau a tendance à enregistrer plus facilement les gains que les pertes, vous poussant à continuer à jouer en vous donnant l’illusion que la chance va tourner à votre profit.
Un comportement très rapidement addictif.
Ces problèmes de dépendance aux jeux d’argent sont souvent résolus par le suivi d’une psychothérapie ou de séances de psychanalyse.
Quels sont les traitements pour lutter contre l’addiction ?
Le jeu pathologique trouve souvent sa solution dans la psychanalyse. Pour sortir de la dépendance, il est souvent nécessaire de consulter un professionnel.
Si vous prenez conscience de votre problème – même si vous êtes convaincu que cela n’affecte pas votre vie – agissez en prévention de problématiques plus graves.
Tout problème d’addiction peut être résolu, il n’y a souvent qu’un pas à faire, un appel à passer pour rompre la spirale infernale du jeu.
Un psychologue vous aidera à comprendre d’où vient votre dépendance, et vous aidera à trouver des solutions pour lutter contre cette maladie.
Bernard Sanquer est un psychologue / psychothérapeute / psychanalyste dont le cabinet se situe à Paris, entre la Bastille et la Ggare de Lyon.
Si vous avez une question, ou si vous souhaitez prendre rendez-vous, n’hésitez pas à nous contacter soit par téléphone au 01 43 42 42 12 soit directement en ligne sur Doctolib :
Comment aider quelqu’un accro aux jeux ?
Si malheureusement, vous soupçonnez une personne de votre entourage d’avoir un problème d’addiction au jeu, il existe des moyens de l’aider.
La meilleure solution est d’en informer un professionnel, une personne qui a l’habitude de traiter ce genre de problématiques.
Ne culpabilisez pas, ce n’est pas votre faute. Devoir faire face à un comportement d’addiction est épuisant. Il faut plutôt que vous utilisiez votre énergie pour changer votre propre situation au lieu de la sienne.
N’oubliez pas que vous ne pouvez pas forcer quelqu’un à reconnaître que ses habitudes de jeu sont un problème. Vous ne pouvez pas non plus la forcer à arrêter de jouer.
Pour autant, vous pouvez l’inviter à se confier à des personnes de confiance, à un professionnel de santé rompu à ce type de problématique.
N’hésitez pas à contacter Bernard Sanquer pour en savoir plus sur la marche à suivre, il saura vous écouter et vous conseiller pour une amélioration rapide de la situation.